Nombre de pages : 192
Édité par : Le Muscadier
Couverture : ?
Numérisation : Chris EBouquin
Présentation éditeur :
Je remercie déjà Chris EBouquin, l'auteur et les éditions du Muscadier pour m'avoir permis de découvrir cet essai en service de presse. La présentation me tentait énormément et c'est une lecture que je ne regrette pas.
Mon sentiment global est en effet très positif. J'ai trouvé cet essai intéressant, clair et bien construit. On suit facilement la pensée de l'auteur et la lecture est facile, agréable.
Le sujet est traité de manière à la fois précise et rapide. C'est un livre court et très accessible.
Quelques petits points m'ont cependant gênée...
Tout d'abord, même si ce n'est pas systématique, j'ai trouvé que l'auteur utilisait parfois des citations de penseurs comme arguments au lieu de les proposer simplement comme illustration. J'ai trouvé ça particulièrement gênant car la pensée d'un autre humain, si érudit soit-il, n'a pas valeur de preuve. J'ai préféré quand les citations restaient à leur "juste" place : pour illustrer les propos de l'auteur.
Le choix de citer, à plusieurs reprises, Freud comme porteur de vérité m'a également beaucoup gênée. Sûrement parce que, de par mes métiers, je sais combien de souffrances les théories (sans aucune validation scientifique) de cet homme ont pu engendrer. D'ailleurs, Michel Piquemal cite une parole de Freud au sujet de Dieu qu'il serait temps d'appliquer à ses théories 😉 : "[...] nos ancêtres croyaient en quantité de choses qui se sont révélées fausses et qu'on a fini par abandonner."
À l'inverse, certaines assertions auraient, à mon sens, bénéficié d'un lien vers les études scientifiques qui l'attestent (par exemple, lorsque l'auteur évoque la vulnérabilité du cerveau des enfants).
D'autre part, l'auteur évoque beaucoup de "-isme" consolidés par les religions (racisme, sexisme) mais ne parle pas du spécisme ni de l'âgisme. Un développement autour de l'oppression des enfants, principalement, me semble pourtant capital. Les violences éducatives que nous rencontrons dans la plupart des cultures de notre planète sont bien souvent justifiées par les textes religieux. Les enfants y étant représentés comme porteurs du malin. Les corrections physiques sont alors légitimées par la nécessité de faire sortir de l'enfant ce mal (les études scientifiques récentes nous montrent au contraire que l'enfant est naturellement tourné vers l'altruisme grâce à un formidable sens de l'empathie... voir Catherine Guéguen et Olivier Maurel, par exemple). L'auteur effleure pourtant ce sujet lorsqu'il écrit : "Je dis a priori car il faut bien ajouter quelqu'un qui nous surveille, qui nous juge et qui menace de nous frapper durement si nous n'obéissons par aux rites et aux dogmes de ceux qui parlent en son nom." (45%, empl. 636). C'était une magnifique entrée en matière pour comprendre en quoi les violences éducatives ordinaires ont valeur de norme dans nos cultures empreintes de ces religions monothéistes paternalistes (il suffit de voir à quel point l'opinion publique est attachée au droit de fesser et/ou gifler les enfants...).
À 67%, empl. 952, l'auteur écrit ceci : "Lorsque nous sommes au volant d'une voiture, nous n'avons pas besoin de nous référer à Dieu pour comprendre la nécessité du code de la route !". À ce sujet, mon opinion diverge un poil. C'est-à-dire qu'avec une éducation "classique", faite de punitions, la peur de Dieu est remplacée par la peur du gendarme mais le besoin d'une barrière/limite extrinsèque est bien là. Une autre éducation, moins empreinte de cette culture de la punition, permettrait a priori de développer des limites intrinsèques bien plus efficaces et durables (N'hésitez pas à lire PEPS à ce sujet !).
À 54%, empl. 772, l'auteur note : "Au point que l'idée même de bonheur, très présente chez les philosophes antiques, a été rayée de la carte, du Moyen Âge jusqu'à la Révolution." J'ai trouvé ce paragraphe très intéressant et j'aurais vraiment aimé qu'il soit sourcé pour que je puisse approfondir ce sujet plus facilement.
Enfin, et là, mon sang n'a fait qu'un tour (j'ai d'ailleurs écrit en note "screugneuneu", c'est dire mon degré d'agacement ! 😄) à la lecture de ceci :
Pour en savoir plus à ce sujet, je vous conseille le blog de Marie-Hélène Lahaye (Marie accouche là) ainsi que les écrits de Michel Odent et d'Isabelle Brabant. Et pour concevoir enfin les douleurs de l'enfantement sans cette pensée de péché véhiculée par la religion chrétienne, je vous conseille le livre "J'accouche bientôt, que faire de la douleur" de Maïtie Trélaün.
Il faut savoir garder son esprit critique également vis-à-vis de la science et il me semble que l'auteur n'en parle pas du tout dans son chapitre à ce sujet (Mon credo d'athée).
Voilà pour les quelques points "chipotage de Jeanne". 😶
Pour finir, je vous propose quelques passages que j'ai particulièrement aimés :
53%, empl. 759 : "On n'a pas besoin de religion pour avoir une spiritualité."
56%, empl. 794 : "Je crois en notre interdépendance avec la nature et à la nécessité de la préserver."
57%, empl. 806 : "Les dérives que ces textes ont engendrées sont inouïes, et notre XXIe siècle en paie terriblement le prix."
57%, empl. 813 : "La science nous a pour ainsi dire remis à notre place, dérisoire et animale."
Couverture : ?
Numérisation : Chris EBouquin
Présentation éditeur :
De manière parfaitement documentée, Michel Piquemal apporte les arguments de réfutation aux croyances et explique pourquoi, malgré tout, tant de gens ne peuvent s'empêcher de croire. Dans une démonstration enthousiaste et positive, il consolide le socle de valeurs humanistes sur lequel s'appuie l'athéisme, et montre combien les religions ont été - et restent - un frein à l'émancipation, au bonheur et à la fraternité du genre humain. L'auteur aborde le sujet avec un ton et un engagement à la fois très personnel et très habité, ce qui renforce le plaisir de lecture. Plus près d'un Comte-Sponville que de la violence d'un Onfray, il tend la main aux croyants dans le cadre d'une laïcité non sectaire. Le lecteur éprouve alors une vraie jubilation à voir la logique de son argumentation et la force de son érudition jamais pédante. À l'heure où les fondamentalistes des trois monothéismes s'entendent aujourd'hui pour tenter de balayer le rempart de la laïcité, cet ouvrage apparaît comme une nécessité.Mon avis :
Je remercie déjà Chris EBouquin, l'auteur et les éditions du Muscadier pour m'avoir permis de découvrir cet essai en service de presse. La présentation me tentait énormément et c'est une lecture que je ne regrette pas.
Mon sentiment global est en effet très positif. J'ai trouvé cet essai intéressant, clair et bien construit. On suit facilement la pensée de l'auteur et la lecture est facile, agréable.
Le sujet est traité de manière à la fois précise et rapide. C'est un livre court et très accessible.
Quelques petits points m'ont cependant gênée...
Tout d'abord, même si ce n'est pas systématique, j'ai trouvé que l'auteur utilisait parfois des citations de penseurs comme arguments au lieu de les proposer simplement comme illustration. J'ai trouvé ça particulièrement gênant car la pensée d'un autre humain, si érudit soit-il, n'a pas valeur de preuve. J'ai préféré quand les citations restaient à leur "juste" place : pour illustrer les propos de l'auteur.
Le choix de citer, à plusieurs reprises, Freud comme porteur de vérité m'a également beaucoup gênée. Sûrement parce que, de par mes métiers, je sais combien de souffrances les théories (sans aucune validation scientifique) de cet homme ont pu engendrer. D'ailleurs, Michel Piquemal cite une parole de Freud au sujet de Dieu qu'il serait temps d'appliquer à ses théories 😉 : "[...] nos ancêtres croyaient en quantité de choses qui se sont révélées fausses et qu'on a fini par abandonner."
À l'inverse, certaines assertions auraient, à mon sens, bénéficié d'un lien vers les études scientifiques qui l'attestent (par exemple, lorsque l'auteur évoque la vulnérabilité du cerveau des enfants).
D'autre part, l'auteur évoque beaucoup de "-isme" consolidés par les religions (racisme, sexisme) mais ne parle pas du spécisme ni de l'âgisme. Un développement autour de l'oppression des enfants, principalement, me semble pourtant capital. Les violences éducatives que nous rencontrons dans la plupart des cultures de notre planète sont bien souvent justifiées par les textes religieux. Les enfants y étant représentés comme porteurs du malin. Les corrections physiques sont alors légitimées par la nécessité de faire sortir de l'enfant ce mal (les études scientifiques récentes nous montrent au contraire que l'enfant est naturellement tourné vers l'altruisme grâce à un formidable sens de l'empathie... voir Catherine Guéguen et Olivier Maurel, par exemple). L'auteur effleure pourtant ce sujet lorsqu'il écrit : "Je dis a priori car il faut bien ajouter quelqu'un qui nous surveille, qui nous juge et qui menace de nous frapper durement si nous n'obéissons par aux rites et aux dogmes de ceux qui parlent en son nom." (45%, empl. 636). C'était une magnifique entrée en matière pour comprendre en quoi les violences éducatives ordinaires ont valeur de norme dans nos cultures empreintes de ces religions monothéistes paternalistes (il suffit de voir à quel point l'opinion publique est attachée au droit de fesser et/ou gifler les enfants...).
À 67%, empl. 952, l'auteur écrit ceci : "Lorsque nous sommes au volant d'une voiture, nous n'avons pas besoin de nous référer à Dieu pour comprendre la nécessité du code de la route !". À ce sujet, mon opinion diverge un poil. C'est-à-dire qu'avec une éducation "classique", faite de punitions, la peur de Dieu est remplacée par la peur du gendarme mais le besoin d'une barrière/limite extrinsèque est bien là. Une autre éducation, moins empreinte de cette culture de la punition, permettrait a priori de développer des limites intrinsèques bien plus efficaces et durables (N'hésitez pas à lire PEPS à ce sujet !).
À 54%, empl. 772, l'auteur note : "Au point que l'idée même de bonheur, très présente chez les philosophes antiques, a été rayée de la carte, du Moyen Âge jusqu'à la Révolution." J'ai trouvé ce paragraphe très intéressant et j'aurais vraiment aimé qu'il soit sourcé pour que je puisse approfondir ce sujet plus facilement.
Enfin, et là, mon sang n'a fait qu'un tour (j'ai d'ailleurs écrit en note "screugneuneu", c'est dire mon degré d'agacement ! 😄) à la lecture de ceci :
"Ils [les chercheurs et la médecine] ont permis aux femmes d'accoucher sans douleur, malgré l'opposition de ceux qui tenaient à leur faire payer leur statut de pécheresse - "tu enfanteras des fils dans la douleur" (Genèse 3:16)."Non, non, non ! Il faut arrêter de propager cette fausse croyance ! J'imagine que l'auteur parle ici de la péridurale. La péridurale est un outil fantastique pour soulager certaines femmes en souffrance lors d'un accouchement. Mais cet outil ne doit pas devenir systématique et remplacer un accompagnement qui respecte la physiologie de la naissance. Cet outil doit rester à sa place d'outil : on peut l'accepter ou le refuser. Il doit également être proposé de façon libre et éclairée, ce qui est rarement le cas de nos jours. Attention à ne pas remplacer un dogme (religieux) par un autre dogme (tout scientifique soit-il de par son emballage). Il faut aussi savoir que cet outil ne fonctionne pas à 100% pour 100% des accouchements et des femmes.
Pour en savoir plus à ce sujet, je vous conseille le blog de Marie-Hélène Lahaye (Marie accouche là) ainsi que les écrits de Michel Odent et d'Isabelle Brabant. Et pour concevoir enfin les douleurs de l'enfantement sans cette pensée de péché véhiculée par la religion chrétienne, je vous conseille le livre "J'accouche bientôt, que faire de la douleur" de Maïtie Trélaün.
Il faut savoir garder son esprit critique également vis-à-vis de la science et il me semble que l'auteur n'en parle pas du tout dans son chapitre à ce sujet (Mon credo d'athée).
Voilà pour les quelques points "chipotage de Jeanne". 😶
Pour finir, je vous propose quelques passages que j'ai particulièrement aimés :
53%, empl. 759 : "On n'a pas besoin de religion pour avoir une spiritualité."
56%, empl. 794 : "Je crois en notre interdépendance avec la nature et à la nécessité de la préserver."
57%, empl. 806 : "Les dérives que ces textes ont engendrées sont inouïes, et notre XXIe siècle en paie terriblement le prix."
57%, empl. 813 : "La science nous a pour ainsi dire remis à notre place, dérisoire et animale."
Au final, un court essai bien mené. Je ne peux que le conseiller.
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