mardi 28 avril 2015

Le mardi sur son 31 (6)


C'est « le mardi sur son 31 », l'occasion de faire découvrir notre lecture en cours via la citation d'une phrase trouvée à la page trente et une !

Aujourd'hui, je frissonne avec l'anthologie "Maisons Hantées" aux Éditions Luciférines !


"Elle n'avait plus de tête mais elle continuait d'essayer de m'étrangler."

Phrase tirée de la nouvelle Motel K de Yann Isoardi.


Anthologie Maisons Hantées

Et vous, que lisez-vous page 31 ?

lundi 27 avril 2015

10ème Salon Rue du Livre de Torigni sur Vire

Salon du livre Rue du Livre Torigni

Hier, j'étais présente à Torigni sur Vire, dans la Manche, pour le 10ème Salon Rue du Livre. L'occasion de rencontrer des auteurs Normands (et Bretons !) et d'échanger avec les lecteurs Manchots.

Salon du livre Rue du Livre

Le cadre du château était vraiment très agréable et les bénévoles particulièrement souriants et sympathiques ! Nous avons été bien chouchoutés.

Mon stand, je suis bien entourée : 
Bruno Moutard à ma gauche,

En face de moi...

Et à quelques stands de là, une autre auteur de fantasy :
Muriel Essling qui a aussi publié des livres pour enfants ainsi que des nouvelles.

Et vous, que faisiez-vous ce dimanche ?

jeudi 23 avril 2015

Laëtitia L. Laridon : l'interview !

Il y a quelque temps, je vous parlais de mes lectures du mois de mars... Parmi elles, le premier livre publié de Laëtitia L. Laridon : Initiée. Grâce à la magie de Facebook (si-si, il y en a parfois dans ce réseau social !), j'ai pu entrer en contact avec cette jeune auteur et lui proposer un échange. 
Profitez-en bien !


PAL définition
Quelque part dans cette PAL, se cache le livre en question,
le trouverez-vous ?!

Merci Laëtitia d’avoir accepté cette interview !

Merci à toi, Jeanne. Ça me fait plaisir d’y répondre.


auteur de romans de fantasy

Tu as publié en 2014 le premier volet d’une trilogie de fantasy : "Pierre de Lune 1 – Initiée" dont le début a été écrit en 2012. Comment cette histoire est-elle née dans ton esprit ?

En fait, les prémices de Pierre de Lune étaient écrites bien avant ça. C’est le premier vrai projet sérieux commencé lorsque j’avais une quinzaine d’années. En 2012, j’ai ressorti ce vieux manuscrit poussiéreux, car de nouvelles idées me trottaient dans la tête et finissaient par prendre beaucoup d’ampleur. C’était juste après avoir terminé de lire la saga de l’Héritage, par Christopher Paolini, un génie de la Fantasy pour moi.


roman de fantasu

La littérature de l’imaginaire s’est-elle tout de suite imposée à toi ou est-ce plutôt le fruit d’un "hasard" ? Quelles idées ou émotions cherches-tu à faire passer à travers tes mots ?

Je me suis tout de suite orientée vers le monde de l’imaginaire par… facilité, en fait. Je trouve ça tellement plus simple de créer son univers de A à Z, sans limites ni restrictions. C’est écrire des romans réalistes qui me semble difficile, car on est sans cesse rattrapés par la réalité et les lois de la physique.
À travers mes écrits, j’essaie de véhiculer des valeurs que je porte en moi, comme le sens de la famille ou encore le sens de l’amitié. J’aime aussi aborder des sujets encore sensibles dans notre société tels que la politique ou la religion. Mais le plus important pour moi, c’est de réussir à dépayser le lecteur.


Lilith et Shae - Tiphs Art

Tu as bénéficié d’une bêta-lectrice pour la relecture de ton roman. Comment as-tu fait ton choix et qu’a-t-elle apporté dans ce travail ?

Ça s’est fait de façon un peu hasardeuse. J’ai rencontré Justine Patérour sur la plateforme Skyrock. Elle cherchait un éditeur et je commençais tout juste à m’intéresser à la publication. J’avais beaucoup de questions et de fil en aiguille, nous sommes devenues amies. Elle a apporté beaucoup au manuscrit, elle a su m’aiguiller sur pas mal de choses. Et puis elle m’a surtout donné confiance en moi, car j’en manquais cruellement à ce moment-là.
J’ai aussi bénéficié par la suite des conseils avisés (et très aiguisés) d’Hina Corel, une autre auteure talentueuse. Pour le tome 2, d’autres bêta-lectrices se sont rajoutés, afin d’offrir au lecteur quelque chose d’encore meilleur.


éditions valentina fantasy

Ton premier roman est publié aux Éditions Valentina. Comment as-tu découvert cette maison et pourquoi l’avoir choisie ?

Je l’ai découverte quand Justine a été publiée chez eux. Les couvertures sublimes, les résumés alléchants… tout m’a poussé à me diriger vers cette structure.


Laëtitia L. Laridon Pierre de Lune

Pour la couverture de ton roman, tu avais fait appel à Tiphs Art avant même d’être publiée. Comment as-tu découvert cette artiste fort talentueuse ?

Encore grâce à la plateforme Skyrock ! Je ne sais pas trop comment, mais je suis tombée sur son travail et ça a été le coup de foudre. Comme je traversais un petit passage à vide, j’ai eu envie de mettre un visage sur mon personnage principal. Et Tiphs a fait un travail magnifique, travail que l’on peut désormais admirer sur la couverture officielle. Aujourd’hui, nous sommes bonnes copines et je ne regrette pas d’avoir croisé sa route


éditions valentina

Tu poursuis en ce moment les aventures de Lilith, ton héroïne. Où en es-tu et quand pourrons-nous espérer découvrir la suite de "Pierre de Lune" ?

Le tome 2 est terminé depuis plus d’un an et se trouve toujours en correction (je suis une éternelle insatisfaite^^). Si tout se passe bien, il sortira fin de cette année. J’ai commencé l’écriture du troisième tome, et je prépare tout doucement en parallèle le plan d’un tome annexe, dont je n’ai pas encore beaucoup parlé jusqu’à présent.


projet de low fantasy

Tu as également un autre projet en tête : "Eden", peux-tu nous en dire davantage ?

Eden est une idée de low fantasy que j’aie eue en discutant avec mon compagnon, Romain. Nous parlons d’écrire un livre à quatre mains depuis déjà plusieurs années, et cette histoire prend chaque jour un peu plus d’ampleur. Ça avance lentement, mais sûrement.

Un dernier mot pour la fin ?

Un grand merci pour cette interview, et merci à vous – lecteurs ou visiteurs – d’avoir pris le temps de lire mon bavardage !

Pour en savoir plus :
- le site internet de Laëtitia L. Laridon ;
- sa page Facebook ;
- chez Valentina Éditions.

Et merci aussi à Tiphs Art pour ses illustrations !

mardi 21 avril 2015

Le mardi sur son 31 (5)


C'est « le mardi sur son 31 », l'occasion de faire découvrir notre lecture en cours via la citation d'une phrase trouvée à la page trente et une !

Aujourd'hui, je lis Elyssa de Carthage de Eric Senabre, une roman d'espionnage jeunesse reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique de Babelio. L'intrigue se déroule au IIème siècle avant J.C. entre Rome et Carthage. 
Pour le moment, j'aime beaucoup cette lecture !

"— J'ignore les détails du plan de Caton, mais tu ne pourras pas voyager seule."


Mon exemplaire :
roman d'espionnage antique

La "vraie" couverture :
roman antique d'espionnage

Et vous, que lisez-vous page 31 ?

mardi 14 avril 2015

Le mardi sur son 31 (4)




C'est « le mardi sur son 31 », l'occasion de faire découvrir notre lecture en cours via la citation d'une phrase trouvée à la page trente et une !

Aujourd'hui, je poursuis La Quête d'Ewilan de Pierre Bottero avec cette fois L'île du destin.

"— Il faut nous mettre à l'abri dans les arbres, décida Edwin, ou, à la prochaine attaque, un de nous mourra."

roman de fantasy jeunesse français
Lecture printanière !

Et vous, que lisez-vous page 31 ?


lundi 13 avril 2015

Festival des Mondes de l'Imaginaire 2015

Festival des Mondes de l'Imaginaire

Chose promise, chose due ! Voici mon compte-rendu du Festival des Mondes de l'Imaginaire qui se déroulait à Montrouge le week-end dernier. J'y étais présente en tant qu'exposante le dimanche 12 avril.

Jeanne Sélène Erica Petit

Ce festival était en quelque sorte une version test. Pas vraiment une première, plutôt une avant-première. En seulement trois mois, l'association a réussi à monter un week-end plutôt réussi autour de l'imaginaire (figurines, littérature, jeux, spectacles, films, art...). Bravo à tous les bénévoles, c'était un pari osé !

figurines imaginaire

Le cadre du Beffroi était absolument magnifique avec de grandes salles splendides et souvent très lumineuses.

Le Beffroi de Montrouge

Côté exposants, j'ai eu la chance de rencontrer des personnes vraiment sympathiques et, malgré un nombre de visiteurs restreints, je n'ai pas vu le temps passer tant les échanges étaient intéressants.

expo imaginaire

Bien évidemment, je ne suis pas repartie les mains vides... Comment ne pas craquer face à tant de tentations !!!

démo jeux imaginaire

J'ai commencé par papoter avec la personne qui tenait le stand de Scrinéo et j'ai craqué pour Aeternia 1 - La marche du Prophète qui me faisait de l'œil depuis un moment déjà. J'ai pu profiter un peu plus tard de l'auteur Gabriel Katz pour un petit échange bien sympathique et une dédicace écrite accompagnée d'un chouette dessin.

Aeternia Gabriel Katz Lauréat

Puis j'ai pris La voie des Oracles 1 - Thya de Estelle Faye qui dédicaçait également un peu plus tard dans la journée. L'occasion d'un nouvel échange très agréable.

La voie des Oracles Estelle Faye

J'ai ensuite discuté avec Barbara Cordier des Éditions Luciférines qui m'a dédicacé sa nouvelle parue aux Éditions de la Cabane à mot dans Antho-Noire ...pour Nuits de Légendes.

Antho-Noire pour nuit de légendes

J'ai aussi pris une autre Anthologie : Maisons Hantées et bénéficié d'une dédicace illustrée absolument superbe de la part de Stéphane Maillard Peretti ainsi que d'un badge avec la mascotte totalement craquante des Éditions Luciférines.

Anthologie Maisons Hantées

Stéphane Maillard Peretti

éditions luciférines

Sur le stand de ActuSF, j'ai pris L'Opéra de Shaya de Sylvie Lainé et Royaume de Vent et de Colères de Jean-Laurent Del Socorro (avec une dédicace pour ce dernier !). En cadeau, j'ai reçu le recueil Contrepoint.

L'opéra de Shaya

Jean-Lautent Del Socorro

Livre gratuit ActuSF

Et enfin, j'ai acheté Fille des deux rives de Ophélie Bruneau aux Éditions Mythologica (encore avec une belle dédicace !).

Ophélie Bruneau

En bref, un journée pleine de superbes rencontres. 
Merci à tous, exposants comme visiteurs, pour ces nombreux échanges !

dimanche 12 avril 2015

Ophélie Pemmarty : l'interview !

En attendant mon compte-rendu du Festival des Mondes de l'Imaginaire à Montrouge, je vous propose aujourd'hui l'interview de Ophélie Pemmarty. J'ai découvert cet auteur en lisant Ismène et l'Elixir des Elfes publié chez Valentina Editions.

roman de fantasy pour la jeunesse et les adultes

Bonjour Ophélie et merci d’avoir accepté de répondre à mes questions !
Vous avez commencé très tôt à écrire. Comment vous est venue cette passion ?

D’un besoin de m’évader, ainsi que de transcrire sur le papier des émotions que je n’arrivais pas à exprimer autrement. C’était à une époque un peu difficile de mon adolescence, l’écriture est devenue mon refuge et mon échappatoire.

premier roman d'Ophélie Pemmarty

Votre premier roman, alors nommé "Ismène la Glorieuse", a d’abord été publié aux Éditions Le Manuscrit en deux tomes. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette aventure éditoriale ?

Les éditions Le Manuscrit ont été les premiers à me donner ma chance en tant qu’auteur, c’est quelque chose qu’on ne peut pas oublier. J’ai écrit Ismène à 15 ans, le premier tome a été publié quand j’en avais 17, et je ne connaissais absolument rien au monde de l’édition à ce moment-là… Je l’ai découvert au fur et à mesure.
Avec les éditions Le Manuscrit et Ismène la Glorieuse, j’ai pu participer à plusieurs dédicaces sur Paris au début de ma publication, mais les choses se sont vite « tassées »… Au bout d’un moment, j’ai compris qu’il valait mieux que je change de chemin parce qu’il y avait plusieurs différents entre mon éditeur et moi. Mais je ne regrette absolument pas cette aventure, cela m’a permis de me lancer en tant qu’auteur et d’apprendre beaucoup de choses !

Ismème la Glorieuse La petite Rêveuse et Brumes & Lunes

Quelles sont les principales différences entre cette ancienne version et la nouvelle, "Ismène et l’élixir des Elfes", publiée aux Éditions Valentina ? Pourquoi avoir choisi de vous orienter vers la fantasy ?

À vrai dire, je ne me suis pas orientée vers la fantasy puisque c’est avec ce genre que j’ai commencé… Mais justement, dans la première version, cette histoire n’avait pas tous les éléments de la fantasy.
Lorsque les éditions Valentina m’ont proposé une nouvelle publication, j’ai décidé de retravailler les deux tomes de fond en comble, en modifiant notamment les lieux (cela se passait dans le monde réel lors de la première version, mais l’histoire se déroule désormais dans un univers totalement inventé). J’ai bien évidemment retravaillé mon écriture, qui était beaucoup plus maladroite et hésitante à l’époque, mais j’ai quand même fait de mon mieux pour conserver le style, l’atmosphère, et les émotions que j’avais voulu transmettre. Je ne voulais pas risquer de « perdre » ma petite Ismène, celle avec qui j’ai grandi et commencé dans l’écriture.

romance gay

Outre la littérature de l’imaginaire, vous écrivez également des romances et des poèmes. Pouvez-vous nous expliquer ce qui vous attire dans ces approches littéraires ?

En fait, il n’y a pas un style qui m’attire plus qu’un autre… cela dépend juste de mon humeur, de mes sources d’inspiration. Elles varient beaucoup ! Donc ce que j’écris change selon ce que je vis à tel moment, selon la musique que j’écoute ou les autres livres que je lis aussi.
Les romances… quoi qu’il arrive, dans toutes mes histoires, il y aura une histoire d’amour. Je ne me vois pas écrire quelque chose sans. C’est ce qui nous inspire et ce qui nous passionne depuis toujours, qu’on soit auteur ou lecteur !
Pour ce qui est de la poésie, c’est quelque chose qui m’accompagne depuis le début. Je peux passer plusieurs mois sans écrire un poème puis en écrire une dizaine en une semaine ! Et même si ce n’est pas quelque chose que je lis forcément beaucoup, ça fait partie de mon univers et mes poèmes sont vraiment les textes dont je suis la plus satisfaite, je crois.

romance gay diptyque

En tant qu’auteur, quels sont vos meilleurs souvenirs ?

Quand j’ai eu mon premier livre entre les mains pour la première fois. Quand j’ai été récompensée par l’Académie des Jeux Floraux à Toulouse, pour certains de mes poèmes. Et quand j’ai pu rencontrer des lecteurs lors de salons et parler avec eux de mes personnages, de mes univers…

romance historique et fantastique

Quels sont vos projets en cours ? Avez-vous un thème spécifique que vous souhaiteriez aborder prochainement ?

Je travaille actuellement sur un nouveau recueil de poésie, étant donné que celui qui avait été publié aux éditions Le Manuscrit n’est plus disponible aujourd’hui. J’ai décidé de me lancer en auto-édition, pour pouvoir gérer ça comme je l’entends. Je sais que la  poésie est loin d’être le genre préféré des gens, donc je ne me fais pas d’illusions, mais ça fait partie de mon univers et j’ai vraiment envie de pouvoir partager ça avec les quelques personnes qui voudront bien me lire.
Et je suis aussi en train d’écrire ce qui sera un nouveau roman, je pense, puisqu’il est bien avancé à l’heure d’aujourd’hui… mais je ne peux pas en parler, j’ai une superstition bizarre par rapport à ça ! Je ne parle d’un projet de ce genre que lorsque j’en ai terminé l’écriture…


Je vous souhaite une bonne continuation, pleine d’inspiration et de partages ! Merci pour vos réponses.

Liens :

mercredi 8 avril 2015

Juliette Pinoteau et le Pharendole : l'interview !

Illustration steampunk

Aujourd'hui, je vous propose l'interview de Juliette Pinoteauartiste et auteur(e)-dessinatrice de bandes-dessinées ! 
Place à l'art !

l'île de Pharendole et ses monstres gentils

Tu es artiste et auteur de bandes-dessinées. Comment es-tu entrée dans l'art ? Plutôt formation classique ou autodidacte ? Quelles techniques et/ou approches utilises-tu ?

Juliette Pinoteau illustratrice

Ma mère était professeur d'arts plastiques et artiste (ainsi que ma grand-mère paternelle) et m'a emmenée voir très jeune des musées et des expositions. J'ai eu la chance d'avoir des parents qui ont une très bonne culture artistique, musicale, littéraire et cinématographique, alors j'ai toujours baigné dans cette ambiance-là. Pourtant je ne pensais pas en faire mon métier. Je voulais que le dessin reste une passion. J'ai voulu être archéologue, paléontologue ou reporter animalier, et finalement le dessin a pris le dessus. J'ai fait mes études à l'école Pivaut à Nantes pendant trois ans, en y étudiant particulièrement la bande dessinée. 
J'aime bien toucher à tout, j'ai l'impression de ne pas avoir de technique particulière. J'aime bien chercher, explorer. C'est pour cela que j'aime aussi « bricoler » et pas seulement dessiner. Mais apparemment, même en tentant de faire des choses très différentes, les gens reconnaissent toujours mon travail. Ça m'étonne toujours un peu, mais je crois que c'est positif finalement.

métaphore autour du cancer

Sur ton île imaginaire de Pharendole, tu files une métaphore bien particulière... Peux-tu nous l'expliquer un peu ?

Au départ, « Pharendole » c'est juste un jeu de mot, comme ça, à la « va-vite », pas trop réfléchi. C'est par rapport à la bande dessinée que je réalisais lors de ma dernière année à l'école. Je faisais une BD sur le cirque. Comme tous mes amis avaient un blog où ils y postaient leurs dessins (je me suis mise à internet et à l'ordinateur très tard), j'ai cherché un nom de blog, « farandole » était déjà pris, ce qui tombait bien car j'ai pu faire ce jeu de mot avec le « phare ». L'amour du cirque et de la mer, ça me correspondait très bien. 
Petit à petit j'ai eu l'impression que « Pharendole » est devenue la métaphore parfaite de l'art et du rôle de l'artiste : éclairer. D'ailleurs le mot « illustrer » ne vient-il pas du latin « illustrare » qui signifie « éclairer » ?... Et puis l'auteur, l'illustrateur, est un peu comme un gardien de phare : c'est un métier solitaire, un peu coupé du monde, où on ne se met pas en avant, par contre, grâce à lui, tout le monde peut voir la lumière qui farandole dans la nuit. Avec un peu d'espoir d'avoir un métier aussi utile que celui d'un gardien de phare : que ce qu'on expulse de nous même puisse éclairer et sauver (ou du moins aider) des gens, d'une certaine façon.
Actuellement Pharendole est devenu aussi le symbole d'une lutte. Après l'annonce de mon cancer à l'âge de 28 ans, j'ai imaginé que l'île et son phare se faisaient attaquer par un crabe mécanique gigantesque. Cette métaphore sera le sujet d'une histoire en deux tomes sur laquelle je travaille en ce moment.

Illustration steampunk

Tu crées aussi des objets dont les rouages dégagent parfois une forte ambiance steampunk. Quelles sont tes sources d'inspiration ?

Montage et bricolage steampunk

Oui ! Et pourtant j'ai connu le terme « steampunk » et cette mode assez récemment. J'ai toujours aimé les mécanismes des horloges. Après, comme tous les gens de ma génération, je pense avoir été influencée inconsciemment par les films qu'on a pu voir dans notre jeunesse (Retour vers le futurLes temps modernes, les films de Georges Méliès, etc.). Un ami m'a dit une fois que j'étais un mélange de Michel Gondry et de Jules Verne. Ça m'a plutôt flattée ! Je pense avoir un tas d'inspirations et d'influences, et tout ça se mélange. J'ai lu récemment dans la préface d'une BD une phrase de l'auteur Manchette qui disait : « L'imagination, pour moi, n'est qu'une réaction à une référence donnée » . Je trouve ça assez vrai. Bizarrement, enfant, je lisais surtout les GotlibBretecher ou Reiser... donc plutôt éloigné de mon univers graphique, quoique je reste très proche de leur humour. Mais je pense que dans les rouages et les mécanismes doivent se trouver là aussi des métaphores... celles d'un certain processus créatif sans nul doute. 
Et puis esthétiquement, je trouve ça beau. Par contre ils sont parfois disposés n'importe comment et sont complètement inutiles ! Mais je trouve ça drôle justement, et en plus ça énerve certaines personnes, ce que je trouve encore plus drôle.

Tu as aussi participé à un film en tant qu'actrice. Accepterais-tu de nous parler de cette expérience ?

Le film s'appelle « J'demande pas la lune, juste quelques étoiles ». Y participer était une expérience très intéressante, mais aussi très éprouvante. Je n'ai jamais pris de cours de théâtre et n'ai jamais eu aucune expérience de la comédie, à part faire des sortes de sketchs avec mon grand frère quand on étaient plus jeunes, pour s'amuser, entre nous. J'ai toujours rêvé de travailler pour le cinema. Réaliser des dessins pour un film de science-fiction doit être passionnant. J'avais même envisagé à une époque de travailler dans le cinéma pour faire des effets spéciaux. Mais plutôt de la « vieille école », pas de la 3D, je pense plutôt à des bricolages à la RayHarryhausen... Et même réaliser des films, ça m'intéressait beaucoup (c'est toujours le cas) j'ai réalisé des mini courts métrages, mais ça compte pour du beurre. Bref, faire n'importe quoi derrière une caméra, j'étais/je suis partante ! Le réalisateur et artiste, Robert Coudray, un ami (qui était aussi à l'époque mon propriétaire), m'avait demandé de jouer dans son film. Au départ j'étais vraiment réticente, et puis j'ai fini par accepter. Résultat : je ne me supporte pas dans le film ! ^^ C'est très dur de se voir, surtout que j'ai eu le cancer pendant le tournage, alors les derniers moments étaient plus éprouvants et épuisants qu'autre chose. Je me suis beaucoup investie, j'ai fait beaucoup de dessins, de bricolages, même si la plupart n'apparaissent pas dans le film (je pense notamment au design de costumes qui n'ont finalement pas servi, ou à des dessins pour un livre géant qu'on voit à peine, ou pour d'autres scènes qui ont été supprimées mais ça, dans le cinéma, c'est souvent le cas !). 

oeuvres réalisées pour le film
dessin de Juliette Pinoteau
"Lenfantdanslabouteille"

storyboard J'demande pas la lune, juste quelques étoiles
Storyboards
storyboard Juliette Pinoteau
Mais il y a aussi des passages où on me voit dessiner, donc c'est chouette. En tout cas cela m'a prit énormément de temps et d'énergie, ce que je n'avais pas. Il faut dire que c'est assez rare un film où les acteurs sont « multifonctions », où, en plus de jouer, ils participent aux décors et à la mise en place des tournages. Tout le monde s'investissait et mettait la main à la pâte. Mais je ne regrette pas du tout car c'était vraiment une bonne expérience et j'ai de très beaux souvenirs et fais de belles rencontres. Pour en savoir plus sur l'histoire du film (autant le scénario que l'histoire du tournage), je vous invite à aller sur le site du « Poète Ferrailleur » (alias Robert Coudray, le réalisateur).

Photo de Bertrand Cousseau

Un grand merci d'avoir accepté cette interview Juliette ! À bientôt !

Les blogs de Juliette : Pharendole ; Juliette Pinoteau
Sa page Facebook : Juliette Pinoteau