Aujourd'hui, je vous propose un échange avec l'auteur(e) Aurélie Genêt !
Bonjour
Aurélie et merci d'avoir accepté de répondre à mes questions !
Tu es auteur(e) de plusieurs romans dans le
domaine de l'imaginaire : fantasy et anticipation principalement. Peux-tu
nous présenter en quelques mots chacun de tes ouvrages pour nous mettre l'eau à
la bouche ?
— Je
vais commencer par le premier qui est celui me tenant le plus à cœur, celui qui
m’a poussée à aller au bout d’un roman de bonne taille, le Sang d’Aldésie, un roman de fantasy très inspiré du XVIIé s.
français. Malheureusement, il n’est plus disponible en raison d’un différend
avec l’éditeur, mais je sais qu’il ressortira un jour ou l’autre, enrichi, avec
une suite, chez un autre éditeur ou même autoédité. En tout cas, ce n’est pas
fini pour lui.
Ensuite,
sorti quasiment en même temps, les Modifiés (chez Sombres-rets). Un roman d’anticipation proche, mené un peu à
la façon d’un policier et tournant autour des manipulations génétiques sur
l’être humain. Ce roman compte beaucoup pour moi également car mon frère y a
participé (notamment pour s’assurer de la crédibilité de l’aspect scientifique)
Récemment,
j’ai autopublié Rose Poney, un court
roman d’anticipation spécialement adapté aux dyslexiques ados et adultes. Parce
que quand on est orthophoniste, on ne cesse jamais de l’être tout à fait.
Sinon,
j’ai également plusieurs nouvelles dans des revues ou des anthologies, qui vont
de l’historique à l’épouvante.
Comment as-tu commencé à écrire ?
Peux-tu nous raconter tes débuts ?
— Depuis
aussi longtemps que je me souvienne. Déjà en maternelle, j’avais des cahiers
sur lesquels je faisais des histoires en images (de schtroumpfs). J’ai retrouvé
un petit « livre » relié avec un brin de laine, et vraisemblablement
réalisé quand j’avais l’âge du CP d’après l’écriture : un dessin par page
avec un petit texte au-dessus. Mon premier vrai roman, si j’ose l’appeler
ainsi, c'est-à-dire la première histoire complète relativement longue, je l’ai
écrit en 6è, une histoire d’animaux qui menaient une enquête après des morts
suspectes dans une ferme.
As-tu des rituels lorsque tu écris (lieux,
musiques, accessoires...) ? Es-tu plutôt papier/crayon ou
ordinateur ? Post-it partout ou fichiers informatiques ? Architecte
ou jardinier* ?
— Pas
de rituels, non. Surtout pas de musique ou d’autre élément perturbateur. Je
suis complètement papier/crayon. Pour moi, la main suit davantage le rythme de
la pensée quand elle peut courir sur le papier, alors que le clavier et l’écran
mettent une distance qui nécessite un autre type d’écriture, moins spontanée,
moins émotionnelle. Donc j’ai des feuilles qui traînent dans tous les coins,
des trucs écrits partout, aucune organisation digne de ce nom. J’oubliais de
préciser que je n’écris que sur des feuilles de brouillons, celles qui ont déjà
servi d’un côté par exemple, les publicités… Je déteste gaspiller du papier… et
je m’y retrouve mieux dans mon désordre.
Jardinier,
sans hésitation. Impossible pour moi de faire un plan. Si je me contrains à en
faire un, je ne le respecte pas. J’ai besoin de laisser mes personnages exister,
prendre les rênes. Je les imagine et une fois que je les connais bien, je les
pose dans le monde que j’ai bâti, je les laisse vivre leur vie et me contente
de les suivre et de raconter ce que je vois.
Dans quelle(s) mesure(s) ta profession
d'orthophoniste a-t-elle pu influencer tes écrits ?
— Elle
les particulièrement influencés pour Rose
Poney, bien sûr, puisque c’est elle qui m’a fait penser à une population
malheureusement souvent oubliée, celle qui peine à lire mais n’en aime pas
moins les histoires. Hors ce projet particulier, je dirais que c’est plutôt le
contraire : c’est mon goût pour la langue française qui m’a poussée vers
le métier d’orthophoniste.
Tu as travaillé avec plusieurs maisons
d'édition ainsi qu'en autoédition pour ton dernier ouvrage. Peux-tu nous en
dire un peu plus sur ces différentes expériences ? Avantages,
inconvénients...
— Je
n’ai pas beaucoup de recul pour l’autoédition. Ce que je peux dire, c’est qu’en
termes de vente et de visibilité, c’est du pareil au même à peu près (sachant
que ce sont de toutes petites maisons d’édition).
Les
avantages d’être éditée chez un éditeur : un travail avec l’éditeur en
question sur certains points du texte qui peuvent permettre de l’améliorer, une
correction parfois bienvenue (on a beau faire attention, il y a toujours des
erreurs qui passent entre les mailles du filet). Un regard extérieur et
d’expérience peut être un vrai plus. Quelqu’un pour s’occuper de la mise en
page, de la couverture… Pas d’avance de frais.
Les
inconvénients sont le pendant des avantages : des exigences de changement
sur le texte parfois excessives, une couverture qui nous représente mal ou ne
nous parle pas (c’est embêtant quand, soi-même, en voyant la couverture, on se
dit « ce n’est pas mon genre de littérature »), des gains financiers
ridicules qui ne couvrent même pas les salons auxquels on participe. Et
justement, chez de très petits éditeurs, devoir se débrouiller pour presque
tout (dédicaces, salons…). En autoédition, on garde plus de liberté avec
l’impression qu’au moins, si on se plante, c’est de notre faute uniquement et
pas parce qu’un autre intervenant n’a pas fait correctement son travail.
Après,
niveau édition, même si pour les ventes, c’est identique, j’ai deux expériences
très différentes dues aux personnalités très différentes des deux éditeurs.
L’une qui m’aurait dégoûtée de l’édition traditionnelle, l’autre qui me fait
dire que, même si financièrement, c’est proche de zéro, on s’enrichit
humainement. C’est important aussi.
En
conclusion, pour ma part, je tiens à essayer d’avoir régulièrement des ouvrages
édités chez des éditeurs (même simplement des nouvelles. Et dans ce dernier
cas, je n’ai eu que de bonnes expériences) parce que je considère que ça reste
indispensable, ne serait-ce que pour progresser et se remettre en question. Et
parallèlement sortir certains ouvrages en autoédition.
Quels sont tes projets à venir ?
Nouveaux romans, salons... ?
— Je
fais régulièrement des salons toute l’année. Le prochain serait à Marbache, en
Lorraine, le premier weekend de septembre et je serai au Livre sur la Place de Nancy, pour Rose Poney, dans le stand
des autoédités. J’en ai d’autres en prévision, mais pas fixés encore. Je reste
cependant à proximité de chez moi, donc en Alsace-Lorraine.
J’ai
deux romans qui cherchent un éditeur (ou qui seront autoédités au moins pour
l’un des deux), un de fantasy, l’autre de littérature générale. J’arrive au
bout d’un autre manuscrit en fantasy… et des projets plein la tête.
Merci encore d'avoir accepté
l'interview Aurélie !
Pour retrouver Aurélie Genêt sur la toile :
- son blog,
*« J’ai toujours clamé haut et fort qu’il existe deux sortes d’auteurs. En simplifiant, il y a les architectes et les jardiniers. Les architectes créent des plans avant même d’enfoncer le premier clou, ils conçoivent toute la maison : l’emplacement des tuyaux et le nombre de chambres, la hauteur du toit. Ils ont tout prévu, contrairement aux jardiniers, lesquels estiment qu’il suffit de creuser un trou et semer la graine pour voir ce qui arrive. »GRR Martin.
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