Aujourd'hui, je vous propose l'interview de Françoise, traductrice et correctrice.
C'est avec Françoise que j'ai travaillé pour la relecture de Balade avec les Astres et La vengeance sans nom.
C'est avec Françoise que j'ai travaillé pour la relecture de Balade avec les Astres et La vengeance sans nom.
Bonjour Françoise et merci d'avoir accepté de répondre à mes
questions !
Vous êtes traductrice
et correctrice. Pourquoi avoir choisi cette voie professionnelle ? Avec
quelles langues travaillez-vous ?
Je suis traductrice depuis bientôt 30 ans, de l’anglais
vers le français. Je me suis orientée vers cette activité parce que je voulais
absolument « travailler avec les langues » et que j’aime beaucoup la
langue anglaise, riche, concise, souple et précise. Je me suis formée à la
correction au fil des années, parce qu’un texte français, traduit ou pas, doit
être impeccable. Je profite donc de ces connaissances pour proposer également
des services de relecture sous le nom de Sans coquille.
Quelles formations
avez-vous réalisées afin d’exercer ces activités ? Sur quels ouvrages vous
appuyez-vous en cas de doute ?
Pour la traduction, j’ai une licence et un diplôme de
traducteur-interprète. J’ai aussi été formidablement accompagnée dès mes débuts
par des collègues plus chevronnés. J’ai appris l’essentiel du métier sur le
tas, et c’est une très bonne école.
En correction, je voulais structurer et approfondir mes
connaissances. Donc depuis quelques mois, je suis une formation par
correspondance dispensée par des « pointures ». L’étagère qui
contient mes dictionnaires de français, de grammaire, de conjugaison va devoir
être consolidée... J’utilise les classiques comme le Grevisse ou le
Bescherelle, mais aussi plusieurs Robert et des ouvrages sur
l’orthotypographie.
Quels sont les
contrats les plus fréquents sur lesquels vous travaillez dans le domaine de la
traduction ? Et dans le domaine de la correction ? Avez-vous des
préférences et pourquoi ?
En traduction, je suis « généraliste ». À titre d’exemple,
ces derniers mois, j’ai traduit des contrats, des documents techniques sur les
équipements de sécurité, des textes sur les Jeux olympiques, sur l’élevage
industriel, une formation à la comptabilité destinée à des pays africains, les
newsletters d’une école internationale et même des articles religieux. C’est
très éclectique et très enrichissant !
L’activité de correction m’a amenée à relire vos propres
ouvrages, et j’ai pris grand plaisir à découvrir le monde de la fantasy, mais aussi à collaborer avec
une Japonaise spécialiste de la littérature française du XIXe siècle
qui voulait publier sa thèse après avoir apporté des changements à son texte.
Nous avons passé beaucoup de temps toutes les deux, à discuter de la pertinence
d’une virgule ou d’une majuscule, à trouver l’adjectif le plus adapté, c’était
passionnant. J’ai aussi relu les livres de cuisine végétale de Melle Pigut, ainsi
que trois ouvrages dont une pièce de théâtre, de Romain Viallard, et quelques
autres.
Je prends presque autant de plaisir à traduire qu’à relire,
la gymnastique mentale n’est pas la même et celle exigée par la relecture me
plaît beaucoup. Et concernant la relecture, je n’ai pas vraiment de
préférences. J’aime tellement lire et relire que tout m’est plaisir.
Quels sont en général
vos contacts avec les auteurs ? Travaillez-vous systématiquement en
relation étroite avec eux ? Comment se passent généralement les
retours ? Pouvez-vous vous permettre de pointer facilement d'éventuelles
incohérences ou lourdeurs dans les textes que vous relisez ? Quelle est
pour vous la partie la plus délicate dans ce travail de communication ?
Généralement, les contacts sont très cordiaux. Jusqu’à
maintenant, à une exception près, j’ai toujours travaillé avec des auteurs qui
comprenaient l’importance de la correction de leurs textes. Les retours ont
toujours été très bons, avec parfois la surprise de découvrir l’ampleur des
corrections nécessaires... Je précise toujours que je ne réécris pas, c’est un
autre métier et je ne suis pas qualifiée. Mais bien entendu, quand je vois des
lourdeurs, des répétitions, des formulations maladroites, je les signale à
l’auteur et j’essaie de proposer autre chose. Ensuite, le dialogue permet
d’aboutir à une solution satisfaisante. Et je le fais toujours avec diplomatie.
La bienveillance est un aspect fondamental pour moi. Je suis là pour aider,
pour améliorer, jamais pour juger ou dénigrer.
Quelles ont été vos
meilleures surprises dans le cadre de votre travail ? Et vos pires
expériences ?
La pire expérience, ça a été un auteur « abusif »
et désagréable, source de nuits sans sommeil pour moi. Je préfère ne pas
m’étendre. Je fais maintenant très attention avant d’accepter une relecture. Il
m’est nécessaire d’avoir de bonnes relations avec l’auteur et d’être sur la
même longueur d’onde.
La bonne surprise, c’est le jour où deux collègues traductrices,
simultanément, ont vu passer une demande de relecture pour une maison d’édition
néerlandaise et m’ont demandé si j’étais intéressée. Elles ont toutes les deux proposé
mes services et j’ai obtenu ce travail grâce à elles. Je n’ai pas eu besoin de
lever le petit doigt ! Nous avons fêté ça au restaurant. Cette solidarité
m’a fait très plaisir.
Quels sont vos
projets pour l’avenir ?
Développer davantage l’activité de Sans coquille. Je suis
récemment allée distribuer quelques cartes de visite et discuter avec des
auteurs et des éditeurs régionaux durant un salon du livre local et j’ai pu
constater qu’il y a des opportunités à saisir. Je compte multiplier ces
démarches. Je compte aussi beaucoup sur le bouche-à-oreille qui reste le
meilleur moyen pour décider un auteur à contacter un correcteur. Ou une
correctrice !
Merci encore !
Merci à vous de cette opportunité et au plaisir de relire
vos prochains ouvrages !
Vous pouvez retrouver Françoise :
Merci pour le témoignage !
RépondreSupprimerMerci pour cette interview ! :D
RépondreSupprimerPassionnant ! Si le sourire de Madame "Sans Coquille" est très sympathique et agréable, j'ai trouvé cet entretien très agréable également..
RépondreSupprimerAu fil de ma lecture, j'ai retenu particulièrement deux phrases qui me plaisent car elles disent beaucoup de l'amour que Françoise a pour son métier.
"J’aime tellement lire et relire que tout m’est plaisir."
et
"Je suis là pour aider, pour améliorer, jamais pour juger ou dénigrer."
Chapeau, Madame et merci à vous :-)
Bonjour et merci pour ces retours très agréables à lire.
RépondreSupprimerOui, la lecture est un vrai plaisir pour moi, une nécessité. La relecture à titre professionnel, c'est un vrai cadeau !
Quant au jugement négatif, c'est que je n'en vois pas l'intérêt. Je sais que nous ne sommes pas tous égaux face à la langue française, c'est comme ça. Et ce n'est pas une question d'intelligence. Que ceux qui sont à l'aise aident les autres me semble normal.
Je suis fâchée avec les chiffres, alors j'apprécie qu'on m'explique plutôt que me dire que je suis nulle !
Merci encore de m'avoir accordé la parole.
Merci à tous pour vos messages ! :)
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